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« Je vais parler à mon mixeur de son, maintenant… »

Pendant un enregistrement de balado dans lequel on tente de partager un contenu précis et préparé, on fait plusieurs prises pour chaque question : on revient, on reprend, on modifie. N’étant pas toujours présent aux enregistrements, je dois passer au travers des enregistrements complets pour m’assurer d’avoir les bonnes versions, d’intégrer les reprises aux bons endroits et de déterminer quand une réponse à une question est pertinente et dans sa bonne forme pour le balado.

Mon travail pour un balado comme Naviguer ensemble, de l’ASPQ, se sépare donc en trois parties. Une première écoute rapide, un mixage primaire et une finition.

Un premier défrichage

Je parle d’écoute rapide parce qu’elle est accélérée pour vrai : 1,65 X la vitesse normale, pour être bien précis. À cette vitesse, je comprends les mots et je peux viser les bonnes prises pour un remontage. Par contre, ma copine qui travaille à son bureau à l’autre bout de la pièce me demande souvent : « Qu’est-ce que tu fais avec tes voix de souris? »

Lors de cette étape, je recherche davantage les moments entre les interventions des personnes invitées où le réalisateur donne des instructions, confirme une bonne prise ou en demande une autre. Parfois, il s’adresse directement à moi, une présence fantôme à l’instant de l’enregistrement, qui se manifeste par la phrase: « Je vais parler à mon mixeur, maintenant… »

Une première étape de montage

Après avoir monté rapidement les différentes parties de l’épisode complet, je passe à l’étape du mixage primaire. J’utilise le terme primaire parce que je ferai un mixage final plus précis, relevant davantage du domaine fréquentiel, à la toute fin du processus, mais on peut dire que ce premier mixage est beaucoup plus important que celui qui suivra.

En effet, c’est à ce moment que j’analyse les bruits de fond et les parasites sonores qui pourront être retirés grâce à différents logiciels et processus informatiques. Les clics de langue lorsqu’un intervenant ou une intervenante parle, les impacts de basse qui surviennent lorsqu’un P ou un F est prononcé trop près du microphone, les machines à café qui retentissent dans la pièce voisine… (En passant, l’entendez-vous, cette machine à café, dans les épisodes de Naviguer Ensemble? J’espère que le café était bon!)

Optimiser la fluidité du balado

Finalement, la dernière étape consiste à écouter l’épisode de balado à vitesse normale en tentant de retirer les hésitations inutiles, les respirations trop fortes, les répétitions de mots, etc. Je passerai l’épisode complet en zoomant souvent sur la piste audio afin de trouver les moments précis où je pourrai couper, recoller, transitionner et rendre tout ça le plus fluide possible. La dernière chose qu’on veut en écoutant un balado est de remarquer les différentes coupures de montage, n’est-ce pas?

Avec ces différentes étapes, je tente de créer un espace parfait où tous les mots sont clairs et où personne ne fait de café ou de travaux de construction dans une pièce voisine!

Élie Raymond, designer sonore

 

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